La peur de l’inhospitalité

Jacob Rogozinski était notre invité pour parler de son nouveau livre L’inhospitalité (Editions du Cerf 2024) où il se pose cette question, qui nous travaille tous actuellement. Comment comprendre cet accroissement apparemment irrésistible de l’inhospitalité, de la peur et du rejet de ces étrangers à recherche d’une vie meilleure? Pourquoi l’étranger apparaît-il comme menace? Serait-il possible pour une société d’accepter la venue des étrangers sans y voir un danger pour sa propre existence?

Ensemble nous avons revisité ces mots de base : démocratie, nation, corps, identité. Nous avons abordé les fantasmes et les angoisses, qui circulent dans nos sociétés occidentales, pour essayer de comprendre les mécanismes de l’inhospitalité.

Que pouvons-nous retenir de cette enquête? Avant tout ceci: l’accueil hospitalier est inséparable d’une reconnaissance envers ceux qu’on accueille. Il exige de reconnaître leur culture, leur langue, tout ce qui constitue leur histoire, mais aussi d’éprouver de la gratitude envers eux. Car l’étrangeté des étrangers est une promesse, celle de cet « élargissement du monde » dont parlait Husserl: d’une rencontre qui transforme les manières de penser et d’agir du pays d’accueil, qui empêche la nation de se replier sur elle-même dans l’exaltation d’une « identité nationale » fictive. (…) S’il n’est pas certain qu’une telle société puisse exister, au moins pouvons-nous agir pour qu’elle advienne et c’est ce qui donne sons sens au combat pour l’hospitalité. (page 124 & 125)

Le jeudi 13 juin, il était avec nous à Strasbourg pour un dialogue au Temple Neuf:

Le 14 juin à Sélestat dans le cadre des Amis de la Bibliothèque Humaniste et le 15 juin pour une journée d’approfondissement et de rencontre au Climont.

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