Benjamin Torterat était en résidence d’écriture philosophie et poésie au Climont ce mois de novembre. Voici quelques échos:
« Venant au Climont pour travailler sur ma thèse sur la force émancipatrice des mythes et un second recueil de poésie : un lieu idéal pour écrire face à une vallée aux couleurs de l’automne. Ici l’ouverture se sent.
Dans ma chambre au second étage, je peux écrire, ouvrir la fenêtre et l’air frais y entre. C’est exactement, pour reprendre les termes de Novalis, une « peinture par mots et signes qui ouvre des perspectives infinies », qui « permet de songer à des prospections variées et à diverses projections synoptiques des idées, dont on peut attendre un profit formidable ». Pour toute personne qui souhaite se retirer et se concentrer, ABC-Climont ouvre un espace de respiration.
On peut y jouer du piano, sortir en promenade dans la forêt, discuter autour du repas, le travail s’en trouve approfondi. Je ne peux d’ailleurs que conseiller la bibliothèque dans laquelle il ne semble manquer aucun livre important de philosophie. La rareté et la trouvaille y ont leur place.
Si l’inspiration manque : prendre les chemins, en sortant de la maison, à gauche, même sous la pluie, dans la boue, couper à gauche dans la foret, marcher, descendre dans la vallée, suivre le roulement des ruisseaux. Alors c’est un paysage de conte qui surgit au bord du chemin.
Comment ne pas écrire un poème :
« chemin
en lacet à gauche du Presbytère
je marche jusqu’à m’accroupir
pieds dans la boue
quelques mots aux sapins
je retrouve
une autre trajectoire
tranchante
terre noire des montagnes
Semprun : l’écriture ou la vie »
Encore merci à Alexandra et Chris pour leur accueil et leur art de la rencontre. »
Merci à toi Benjamin pour ton passage au Climont! Merci pour lés échanges. Nous te souhaitons courage et inspiration pour la fin de ta thèse et sommes curieux de découvrir ton deuxième recueil de poèmes!
Voici trois poèmes du premier recueil de Benjamin Torterat: L’étendue passionnelle, éditions de La Crypte, 12€ :https://www.editionsdelacrypte.fr/catalogue-editions-de-la-crypte/jean-lalaude/letendue-passionnelle/
la parole
tison
dont le feu est
espacement
flambées
relâchements
intime
dans tous les éclats
l’écriture de l’autre
pas à pas
l’ordre de la rencontre
*
pas de plus
pas de moins
l’infini des franges
aux ciseaux
aux fers rouges
touche
touche pas
primitif des sens
*
alors sans identité
la vie est fête
clowns
somnambules
parias
se traînent d’entre
les draps voluptés
complices
enlacent
une nuit-brasier
Très beau :
» l’infini des franges
aux ciseaux
aux fers rouges » …
Enchantée et nourrie – comme vous –
quand je suis au Climont,
(le robot du tel a écrit Clément
et pour une fois je l’accepte!)
Ce partage me remplit de joie!
Hélène Miquet – Streicher
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Merci Hélène et à très bientôt j’espère!
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